L’Eglise Saint Félix est adossée aux remparts de l‘ancienne ville fortifiée de Laroque des Albères, au pied du château.
Le bâtiment aurait été construit au milieu du 13ème siècle (1253). Il était intégré à la muraille méridionale du château avec lequel il communiquait par un passage souterrain dont l’entrée est murée, mais toujours visible. Il était utilisé comme salle d’armes.
A partir de 1371, le village a dû s’étendre hors des remparts. La salle d’armes a été transformée en église paroissiale. Une voûte en berceau brisé lisse a été surajoutée. Les autres églises sont devenues chapelles rurales (Roca Vella, Sant Sebastia et Tanya).
L’église possède deux clochers.
Celui qui donne sur la place de la République (en arrière-plan sur la photo) sonne l’heure ; l’autre appelle les fidèles aux cérémonies. Les cloches d’origine étaient du 15ème siècle. En 1870, elles ont été fondues pour fabriquer des canons. Les cloches actuelles sont bien plus récentes.
Les briques que l’on peut voir dans le mur Est de l’église ont été rajoutées par la suite pour boucher une porte qui donnait directement dans la sacristie.
L’appellation de l’église doit son origine à une cellule de Saint-Félix qui était le premier patron de Laroque. C’était un saint espagnol et martyr de Gérone. Il aurait été attaché par le cou à une meule de moulin et noyé dans la rivière de Gérone vers 304.
L’église contient le retable de Saint-Félix et de Saint-Blaise (médecin et évêque de Sébaste en Arménie, qui fut arrêté et martyrisé sur ordre de l‘empereur romain Licinius).
L’église mesure environ 50 m de long sur 10 de large. Il s’agit d’un édifice rectangulaire pratiquement aveugle (sans vitraux).
Le portail est de marbre blanc sculpté (marbre de Céret) et remonterait au 16ème siècle. Il a été restauré en 2012.
A côté de la porte de l'église, dans le mur, un ossuaire contient les restes de plusieurs personnes ayant vécu à Laroque des Albères. On y gravait les noms des personnes au fur et à mesure qu‘on les y ensevelissait.
Retable du maître-autel
Ce retable en bois polychrome doré à la feuille date de 1723 (inscriptions dans les médaillons de chaque côté du maître-autel). Il est probablement le dernier du sculpteur SUNYER. L’œuvre est signée de la famille PERARNAU.
Tout, dans le retable, converge vers la statue de Saint-Félix (4) positionnée au centre de la perspective.Dans sa vaste niche, Saint-Félix tient de sa main droite la roue de moulin, symbole de son martyre.
Au-dessus de Saint-Félix, Saint-Blaise (7), avec la mitre et la crosse.
De chaque côté, des bas-reliefs peints sur l’or représentent la scène des deux martyres :
- A gauche (1) : le martyre et la gloire au ciel de Saint-Félix. Ce grand saint à été vénéré largement en France comme martyr de la foi, diacre de Saint-Narcisse, évêque de Gérone.
- A droite (2) : le martyre de Saint-Blaise (en 316) et sa gloire. La ferveur populaire en fit l’un des quatorze Saints auxiliaires. C’est aussi le second patron de Céret, après Saint-Pierre.
L'intérieur de l'église
La Chapelle du Christ, datant du XIIème siècle.
Elle a acquis sa forme actuelle dans les années 50. Elle est actuellement en restauration.
Sur la toile au fond du retable, on peut voir, à droite, la Tour de Laroque et, à l’opposé, la Ville Sainte de Jérusalem.
Tableau de la Bataille de Lépante.
Ce tableau fut peint en 1526 par Anton Della Rocca. Le 7 Octobre de l’an de Grâce 1571, la bataille navale de Lépante, au large du Golfe de Patras, sur la côte occidentale de la Grèce, opposa la flotte de la Sainte-Ligue à celle du Grand Turc. Ce tableau représente la scène dans laquelle Pie V remet l’étendard de la Sainte Ligue à Don Juan avant son départ.
Vierge enceinte en bois du XIVème siècle
C’est une figure de l’iconographie chrétienne représentant la Vierge Marie enceinte de Jésus désignée également comme Vierge Parturiente. Cette représentation de Marie en état de grossesse existe dès le XIIIème siècle, mais des décrets en auraient restreint les expressions à partir de 1563, à l’issue du concile de Trente.
Cette statue en bois a été retrouvée chez un fermier des environs, au milieu de bûches pour la cheminée. Récupérée, nettoyée, elle subira un traitement de stabilisation. Elle serait l’une des peu nombreuses statues existantes représentant la Vierge enceinte.