Traduction française : Le puits à glace de l'Avellanosa
Si depuis la plus haute Antiquité les vertus de la glace sont connues et appréciées aussi bien pour rafraîchir aliments et boissons que pour un usage médical, la plupart des puits à neige et à glace de l’Albera sont construits au cours des XVIIe s. et XVIIIe s qui correspond à ce que l’on nomme le Petit Âge Glaciaire (1560-1840). Il est difficile de dire si certains réutilisent des structures plus anciennes.
On recense 25 puits dans le massif, dont une majorité, 14, sont partiellement conservés ; 11 mentions renvoient à des édifices disparus ou qui n’ont pas encore été retrouvés.
Les puits à neige se situent sur la crête de l'Albera. Ils servent à stocker de la neige qui, sous l’action de la pesanteur, se transforme en une glace bulleuse.
Les puits à glace ou glacières se retrouvent du piémont jusqu'à mi-pente. S'ils sont aussi alimenté en neige lorsque celle-ci abonde, ils fonctionnent surtout grâce à de la glace produite dans des bassins voisins, ce qui est le cas du puits de l'Avellanosa comme le précise un document de 1695 qui évoque ses "bassas per empuar dit pou de glas".
Sa première mention connue, en 1679, le situe "al forn del vidre", non loin de l'ancien four à verre. Il y est qualifié de "molt dirruit" (en ruine), ce qui laisse à penser qu'il a été construit bien avant, vers le milieu du XVIIe siècle, à l'initiative des seigneurs de Laroque, Hieronim Perarnau ou son fils Josep.
Le puits de 8 mètres de diamètre était recouvert par un toit en tuiles reposant sur une charpente. Son remplissage s’opérait par une (ou plusieurs?) ouvertures aménagées dans la partie supérieure. Elles étaient fermées par des dalles, et les petits orifices colmatés par des mottes de terre et d’herbe pour éviter l’entrée d’air. Sol et parois étaient également tapissés de végétaux pour parfaire l’isolation. Un tunnel aménagé dans la partie inférieure permettait l’accès au puits pour l’extraction de la glace.
L'activité des puits à neige et à glace s'éteint au plus tard vers le milieu du XIXe siècle avec l’arrivée de l’électricité et l’apparition des usines à glace ; l'abandon du puits de l'Avellanosa est bien antérieur comme le constate l'inventaire des biens de la seigneurie du 3/07/1756 qui mentionne "quatre glacières qui ne produisent rien".